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Le mockbuster

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Abraham Lincoln, chasseur de vampires et son mockbuster : Lincoln vs. Zombies

Abraham Lincoln, chasseur de vampires et son mockbuster : Lincoln vs. Zombies

Un mockbuster est un film qui copie un projet de film à gros budget produit par les studios hollywodiens (Fox, Warner…), d’où son nom, qui fait écho au mot de blockbuster qu’on connaît tous aujourd’hui.

Le blockbuster, par définition, est un film bénéficiant d’un budget important pour son tournage et sa promotion. C’est généralement un film d’action, avec des acteurs célèbres et des effets spéciaux, destiné à un public large et qui connaît une diffusion massive à l’international. Enfin, c’est un film qui fait l’objet d’un important tapage médiatique, souvent plusieurs mois avant sa sortie, ceci afin de maximiser les entrées en salle. On considère généralement que ce type de films a vu le jour dans la seconde moitié des années 1970 avec les sorties de Jaws (Les dents de la mer) (Steven Spielberg, 1975) ou de la saga Star Wars (La guerre des étoiles) (George Lucas, 1977).

À l’inverse, le mockbuster est un film qui ne bénéfice que de faibles moyens financiers. Ainsi, les tournages se font dans l’urgence, les acteurs sont généralement des comédiens de seconde zone et les trucages ainsi que les effets spéciaux sont de piètre qualité, souvent grotesques. Comme il s’agit, le plus généralement, de films de genre (horreur, action…) et que les scènes de meurtre ou de combat ont un air raté, le mockbuster entraîne le rire. On s’amuse de ses malfaçons lorsqu’on le regarde. Le mot de mockbuster – on l’aura compris – a lui-même été construit par analogie à celui de blockbuster, la particule « mock » désignant un objet qui copie un objet préexistant, tout en insistant sur sa dimension fantaisiste.

Par ailleurs, le mockbuster n’a pas les moyen de sa propre promotion. Il est donc tourné dans un temps plus court qu’un blockbuster – dont le tournage est toujours annoncé par les studios avant de débuter – ce qui permet de démarrer sa réalisation dans un moment peu ou prou équivalent à celui du début du tournage du blockbuster. Sa sortie se fait directement en vidéo (DVD, VoD, diffusion sur les réseaux câblés) et elle est préparée suffisamment en aval pour surfer sur la vague du tapage médiatique que les studios hollywoodiens vont générer autour du lancement du blockbuster. Profitant de la confusion générée par les titres, les synopsis mais aussi les univers visuels (ceux du blockbuster, d’un côté, et ceux du mockbuster, de l’autre), le mockbuster parvient ainsi à toucher un public.

Paranormal Activity et son mockbuster : Paranormal Entity

Paranormal Activity et son mockbuster : Paranormal Entity

La société qui est le fer de lance du mockbuster s’appelle Asylum. Elle se trouve à Hollywood, à quelques encablures à peine des grands studios. Cette société opportuniste est spécialisée dans « le parasitisme cheap, mais ciblé » (Libération, édition du mercredi 15 février 2012) et elle a déjà réussi plusieurs “coups”. De nouveaux venus, comme Tomcat, sont entrés dans la danse. Ce marché reste cependant celui des curieux, des amoureux des films de niche fascinés par les univers décalés et surtout le second degré. L’absence de réaction de la part des studios laisse à penser que les effets positifs sont plus massifs que le trouble apparent généré par ces mockbusters. En effet, ces derniers ont tendances à conforter la qualité des productions hollywoodiennes. De plus, ils participent à la construction d’univers de référence qui fidélisent les publics (autour du thème de la chasse aux vampires et aux zombies, de la menace paranormal, etc.).

Ici, la bande annonce d’Abraham Lincoln, chasseur de vampires (Timur Bekmambetov, 2012) et de son mockbuster : Lincoln vs. Zombies (Richard Schenkman, 2012) :


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